Homélie pour le 33e dimanche dans l’année A – 15 novembre 2020

Comme dimanche dernier, la parabole de ce jour met en scène un Dieu absent. Il y a huit jours, il était l’Époux que l’on attendait… en s’endormant.
Aujourd’hui, il est le Maître qui nous a confié ses talents !
Ayons tout de suite en perspective que le talent était une monnaie valant vingt-six kilos d’argent… une vraie fortune !
Aujourd’hui, comme au temps de ces paraboles, Dieu n’est pas très visible… tout semble remis dans les mains des femmes (les dix jeunes filles) et des hommes (les trois serviteurs). En réalité, Dieu est bien présent, mais incognito, car il est la source de nos efforts et il rend nos vies fécondes. Mais c’est bien notre liberté qui est en jeu. Dieu nous a confié le monde, il nous confie aussi ses talents… à nous de jouer : nous en sommes responsables !
Il ne s’agit donc pas d’être seulement vigilants, comme les jeunes filles de dimanche dernier, mais il nous faut agir pour faire fructifier les talents reçus.
1. Le Seigneur nous fait confiance ; ne cherchons pas des grâces extraordinaires : c’est souvent dans notre quotidien, comme la « femme parfaite » de la première lecture, que nous avons à déployer le don de Dieu.
Nous sommes des fils du jour, des enfants de la lumière : ouvrons les yeux sur ce que nous sommes vraiment devant Dieu ! Il nous appelés pour annoncer ses merveilles pour tous les vivants. Comme les enfants de première communion, nous pouvons crier : « Dieu fait pour nous des merveilles ! »
Nous pouvons être fiers des talents reçu, et particulièrement de sa Parole que Dieu nous a confiée pour que nous la fassions résonner en notre temps… même à distance de sécurité sanitaire.
2. Ce talent, cette Parole, nous ne pouvons pas nous contenter de l’enregistrer dans notre « play-list »… pas plus que de l’enfouir dans la terre : ce serait nous laisser dominer, emprisonner par nos peurs.
De la réception de ces dons résulte pour nous un droit mais aussi un devoir : « exercer ce(s) don(s) pour le bien des hommes et l’édification de l’Église, dans la liberté de l’Esprit saint ! (cf. Vatican II)
Certes nous pouvons avoir peur, c’est légitime ; les prophètes eux-mêmes et Jésus ont eu peur ! Mais c’est justement quand nous prenons conscience de nos limites que Dieu peut déployer en nous sa grâce.
« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » s’écriait Saint Paul.
3. Le jour du Seigneur viendra… comme un voleur… et il nous demandera des comptes, comme le maître de la parabole. Il est éclairant de constater que le Maître se comporte comme les serviteurs l’imaginaient.
Les deux premiers considèrent leur Maître comme un partenaire, un associé qui leur a fait confiance : il reconnaît leur mérite et leur confie davantage. Le troisième regarde son Maître avec crainte : il y voit un exploiteur, un concurrent… et se fait reprendre même ce qu’il avait.
Remarquez que c’est souvent ainsi que le Tentateur nous présente Dieu : un concurrent qui veut nous voler notre liberté ; ne cédons jamais à cette tentation. Regardons Dieu pour ce qu’il est : un Père qui nous fait confiance et désire nous voir grandir sous son regard bienveillant.
Alors ne restons pas endormis… mais soyons vigilants et restons sobres !
Jean-Pierre Leroy
Merci beaucoup, pour cette belle homélie. Oui, s’efforcer de partager l’évangile…tâche pourtant si difficile pour nous, hommes de peu de foi ! Toujours garder ce partage à l’esprit, rester en éveil pour transmettre la foi et l’espérance même ( et surtout) en ces temps difficiles En prière avec vous si dévoués Cordialement Isabelle
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