Homélie du dimanche 8 novembre 2020 – 32e dimanche dans l’année A

Au milieu de la nuit, il y eut un cri…
Et au milieu de notre nuit de confinement, de pandémie, d’isolement… quel est le cri qui retentit ?
Ce dimanche, je vous propose d’entre celui-ci : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. »
Dimanche, jour du Seigneur, même si la prudence et la solidarité nous empêchent de nous réunir physiquement, nous sommes réunis spirituellement : entre nous et surtout avec Lui, l’époux qui vient à notre rencontre.
Avec le psalmiste, nous pouvons lui répondre : « mon âme a soif de toi… toute ma vie, je vais te bénir » car la Sagesse se laisse trouver par ceux qui la cherchent, elle se fait connaître la première.
Reste que cette parabole nous interpelle. Qu’est-ce que veiller ?
Veiller, ce n’est pas se priver de sommeil, nous enseigne cette parabole : toutes les jeunes filles se sont endormies, insouciantes ou prévoyantes… toutes dans le même sac !
Mais la parabole récompense les prévoyantes, car prévoir, c’est « être prêt »…
Si nous sommes prêts, le Jour du Seigneur ne nous surprendra pas.
Si la flamme de leur lampe c’est leur foi, elle peut toujours s’éteindre : un coup de vent, un manque d’huile et tout semble fini ; oui notre foi reste fragile.
Mais quelle est cette huile qui permet de garder allumée la lampe de notre foi ? Mère Térésa nous répond :
« [ces gouttes d’huile] sont les petites choses de la vie de tous les jours : La joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l’humilité et la patience, simplement aussi une pensée pour les autres, Notre manière de faire silence, d‘écouter, de regarder, de pardonner, de parler et d’agir.
Voilà les véritables gouttes d’Amour qui font brûler toute une vie d’une vive flamme. » (Ste Térésa de Calcutta)
Si notre foi nous pousse à poser des gestes d’amour, de charité, notre amour pour les autres et pour Dieu nourrit notre foi et la fait grandir.
Et en ce temps de confinement, ils sont nombreux les petits gestes d’amour, même s’ils doivent se poser « à distance » : que notre charité se fasse inventive…
Les mots de l’apôtre Paul ne sont pas à côté de nos préoccupations actuelles et ils mettent le doigt sur la troisième vertu reçue au baptême : l’Espérance (les deux autres étant la Foi et la Charité).
Certes, il nourrit notre espérance pour ceux qui nous quittent, ceux qui passent par la mort avec Jésus. Mais il offre un horizon à nos petits espoirs de tous les jours.
Nous espérons bien que la pandémie ne nous touchera pas de trop près, que le coronavirus ne frappera pas ceux que nous aimons, qu’il n’altérera pas leur santé physique ou mentale. Nous avons l’espoir de nous retrouver « après » cette nouvelle épreuve : en famille, en communauté chrétienne, pour nos fêtes de quartier et toutes les autres activités qui nous rassemblent. Nous avons l’espoir aussi que la crise économique qui nous frappe ne soit pas sans solution… et que de nouvelles solidarités seront mises en œuvre pour protéger les plus fragiles.
Mais notre Espérance, finalement, c’est bien d’être « pour toujours avec le Seigneur » !
Réconfortons-nous les uns les autres, en paroles et en actes concrets : c’est ainsi que nous serons prêts, que notre lampe sera bien garnie, que notre foi pourra éclairer notre chemin et celui des autres.
Jean-Pierre Leroy