Notre Cité se trouve dans les cieux

Avez-vous vu au moins un film d’Harry Potter ? (ils repassent à la télévision actuellement)  Il y a quelque chose de merveilleux dans ce film, c’est la grande salle à manger de Poudlard : ce réfectoire dont le plafond est en fait le ciel, avec la lune et les étoiles.

Eh bien,je crois que l’Ascension nous rappelle à tou.te.s que nos églises, nos maisons, nos vies doivent avoir une ouverture vers le Ciel ! Nous sommes citoyens du ciel, écrivait Saint Paul.

L’Église, comme le Royaume des cieux, sont comme les « œuvres inachevées » de Jésus, pendant sa vie terrestre.
Il est venu inaugurer le Royaume ; il a posé la première pierre (Pierre) de son Église ; il est venu allumer un feu, et il attend de le voir embraser la terre entière… Le Ciel, c’est cette perspective donnée, comme un horizon ouvert sur l’achèvement de l’œuvre de Dieu.

Dans la première lecture, comme dans l’Évangile, Jésus disparaît aux yeux de ses disciples : il s’en va.  Cette dernière apparition, selon les Actes,
suscite à la fois l’adoration et les doutes… comme nous aujourd’hui, probablement. Nos sentiments sont mêlés : joie de fêter l’Ascension de notre Seigneur,
tristesse ne ne pouvoir le faire que virtuellement, par la télévision ou la radio…
Mais ce qui me touche, c’est que « certains eurent des doutes », mais tout aussitôt « Jésus s’approcha d’eux » : n’est-ce pas quand nous avons des doutes que Jésus se fait le plus proche de nous, pour consolider notre foi. Et si nous ne ressentons pas toujours cette présence discrète, soyons les uns pour les autres des « supporters » de la foi, des « chasseurs » de doute.

Jésus a mené son œuvre à bien, et il laisse à ses disciples d’hier et d’aujourd’hui, le soin de l’achever.  Pour cela, il nous promet une Force : celle de l’Esprit Saint qui descendra sur nous.  L’Esprit nous fait découvrir et connaître pleinement Jésus. L’Esprit nous envoie en mission, aussi.

Il est notre force pour manifester l’amour de Dieu à tout homme, spécialement les plus petits, les plus pauvres, les rejetés… et aujourd’hui peut-être plus encore, ceux que paralyse la peur, ceux qu’abîment la maladie ou la lassitude.

Il est notre force pour témoigner de Jésus joyeusement, mais humblement : parfois en pleine lumière, souvent dans l’indifférence, mais même dans le rejet et les épreuves.

Il est notre force aussi pour reconnaître le visage de Jésus dans ceux que nous rencontrons, mais aussi pour être ce visage de Jésus pou notre prochain. Un père jésuite qui terminait sa vie dans une maison de repos m’avait dit : tu vois, cet aide-malade qui est musulman, à travers les soins qu’il me donne, je lui permet de prendre soin de Jésus…

L’Ascension pourrait être un souvenir triste : Jésus n’apparaîtra plus à ses disciples avant la Parousie (son retour dans la gloire). Mais elle est une fête !

Une fête parce que, depuis ce jour-là, par son absence, Jésus nous offre de vivre de l’Esprit, de témoigner de lui, d’aimer notre prochain. C’est un peu comme la mer, qui crée sans cesse la plage… en se retirant ! Jésus aussi crée sans cesse l’Église, en se retirant, en faisant confiance aux hommes et aux femmes de ce temps (parfois il doit s’en mordre les doigts, mais souvent – n’ayons pas de fausse pudeur – il s’en réjouit… et nous lui rendons grâce).

Une fête aussi, si nous mettons cette confiance de Jésus à profit pour devenir enfants de Dieu par ses sacrements, pour offrir cette grâce à ceux vers qui il nous envoie « Allez, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les… »

Une fête enfin, si nous pouvons reconnaître et faire découvrir Jésus présent à nos côtés, tous les jours, jusqu’à la fin du monde !

Alors nos églises n’auront pas seulement un plafond de bois, de stuc ou de pierre : comme la grande salle de Poudlard, elles auront le Ciel comme plafond, comme perspective, comme horizon.
Et l’Église ouvrira les yeux et les cœurs des hommes vers le Ciel où Christ siège à la droite du Père : c’est lui la tête de l’Église, qui est son Corps. Là où la tête est passée, le corps passera lui aussi : il nous précède non seulement en Galilée, aux périphéries, mais aussi au Ciel. C’est là qu’il nous attend, c’est vers Lui que nous tournons nos regards et nos cœurs.

Jean-Pierre Leroy
Ascension du Seigneur (A) *** 21 mai 2020

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