Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant
la nuit – vint lui aussi ;
il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès
pesant environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus,
qu’ils lièrent de linges,
en employant les aromates
selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin
et, dans ce jardin, un tombeau neuf
dans lequel on n’avait encore déposé personne.
À cause de la Préparation de la Pâque juive,
et comme ce tombeau était proche,
c’est là qu’ils déposèrent Jésus. (Jean, 19, 38-42)
Un enterrement à la sauvette, trois ou quatre personnes acteurs et témoins de cette inhumation : Joseph d’Arimathie, Nicodème, et des femmes (dont Jean ne parle pas à ce moment du récit). Luc nous dit que ce sont celles qui étaient venues avec Jésus de Galilée. Marc nous dit leur nom : Marie de Magdala et Marie, mère de Joset (Mathieu, lui parle de « l’autre Marie »).
Treize fois depuis le début de ce confinement, j’ai vécu aussi ces funérailles discrètes, dans la « stricte intimité familiale » comme on dit. Au tout début de la crise, à l’église ; depuis, au cimetière. Même là, Jésus nous rejoint : lui aussi a été enterré, sans qu’il soit possible de faire tout ce que l’on fait autour de la mort : prendre soin du corps du défunt, le voir, le veiller, rencontrer des parents, des amis, se serrer la main, s’embrasser, partager un repas… pour tout cela, il n’y a pas le temps maintenant.
Cela rend sans doute plus lourde la pierre de nos tombeaux. Car elle pèse sur les vivants, la mort d’un proche, comme la croix que Jésus a traînée jusqu’au sommet du Calvaire.
« La pierre est lourde à nos tombeaux, l’espoir sommeille avec nos cœurs ; qui forcera nos murs scellés sinon Jésus ressuscité ? »
Ce passage par la mort, par l’absence pénible, par la séparation douloureuse, par le silence des tombeaux : tout cela fait partie de notre vie humaine, tout cela, Jésus l’a embrassé, pris sur lui. Il est vraiment l’un des nôtres.
Si nous le racontons aujourd’hui encore, mieux, si nous en gardons le souvenir, si nous en faisons mémoire avec toute l’Église, c’est parce que ce tombeau où Jésus est déposé n’a pas été le point final de sa vie, de son incarnation.
Le troisième jour, matin de Pâques, la lumière jaillira et dissipera les ténèbres de la mort.
Vivons ces jours saints dans l’attente de ce matin.
Vivons cette absence forcée de rassemblements, de rencontre, de célébrations communes dans l’attente du matin où nous pourrons célébrer ensemble le Christ ressuscité !
Ce 12 avril 2020 sera insolite, mais il viendra ce dimanche où nous pourrons chanter ensemble : « Jésus est vivant » !
Jean-Pierre Leroy
Bonjour. Très bon texte que je mets en relief avec le décès aujourd’hui ou hier d’une dame de 83 ans morte, seule, dans un home de la région. Déjà malade, elle a été en plus atteinte par le virus.
Une dame, bonne, cultivée, attentive aux autres morte seule, seule. Quelle honte que de laisser partir les anciens de cette manière. Pourvu que Dieu ne nous le reproche pas plus tard. Je suis certain que le Seigneur a accueilli cette brave dame.
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