Ils étaient esclaves, confinés dans leurs baraques,…

Ils étaient esclaves, confinés dans leurs baraques, au moment où Dieu traversait l’Égypte.  La dixième plaie infligée au pays de l’oppression, c’était comme une pandémie qui allait frapper tout le monde : les élites et le petit peuple, les riches et les pauvres, les esclaves et les hommes libres, les humains et les animaux. Seuls seraient protégés ceux qui badigeonneraient leurs portes avec le sang versé de l’agneau qu’ils mangeraient cette nuit-là !

C’était cela la première Pâque, celle dont Jésus fait mémoire avec ses disciples, comme tous les juifs, hier aujourd’hui et demain. Dieu passe, exerce son jugement contre les oppresseurs de son peuple. Et le peuple passe de l’esclavage à la liberté.

Cette Pâque a marqué le peuple hébreu dans son ADN spirituel, dans sa mémoire collective.
Sûr que le fléau qui rôde aujourd’hui à nos portes (quand il ne les a pas déjà franchies) marquera aussi notre mémoire collective, notre ADN spirituel. Certes, nos masques, nos désinfectants, nos mesures de distanciation physique (ou sociale) seront reconnues plus efficaces (par les scientifiques) que le sang de l’agneau pascal…

Mais gardons nous de considérer trop vite celui-ci comme un souvenir déconnecté de notre réalité actuelle.

Car le sang, c’est celui de la nouvelle alliance, bien sûr. Celui de l’Agneau véritable, agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Il est en lien direct avec la Croix où meurt le Serviteur. Il est versé pour la multitude dont nous sommes.

Le sang versé, c’est la vie, vie donnée de Jésus pour les petits, les pauvres, les malades, les pécheurs, les disciples…
Mais aussi la vie que nous partageons avec tous les autres :

– comme le sang d’encre que se font les époux, les parents, les enfants pour leurs proches exposés, menacés…

– comme ce plasma offert par des malades guéris pour la recherche d’un remède et la guérison des personnes les plus touchées…

– comme les services rendus aux isolés, aux confinés de tous âges…

– comme le souci de tous ceux qui sont en marge, migrants, détenus, sans domicile fixe… oubliés de presque tous…

Aujourd’hui, pas de lavement des pied : l’hygiène la plus élémentaire nous le dicte.  Mais combien de gestes de respect, de soins, de compassion par tous ceux qui s’entendront dire un jour « j’étais malade, isolé, désespéré… tu as pris soin de moi (tu es venu me voir) » ?

Décidément, notre Dieu nous étonnera toujours !

Même là où nous le croyions absent, il se dit – en silence – par ces gestes simples, désintéressés, risqués parfois, humbles… comme le service des esclaves à l’entrée des maisons en ce temps-là !  (Le lavement des pieds des hôtes était la tâche des esclaves)

Ce soir, notre mémoire de la première Pâque, notre mémoire de Jésus qui se donne, corps et sang, se mêlent à la mémoire de ce que nous vivons.  Ne laissons pas cette mémoire se dissiper mais vivons-en …
« Jésus, ayant aimé les siens, … les aima jusqu’au bout ». Ainsi soit-il !

Jean-Pierre Leroy

Une réflexion sur “Ils étaient esclaves, confinés dans leurs baraques,…

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