Ce dimanche, la Parole de Dieu nous donne à « voir » la lumière et les ténèbres et sa voix nous demande « Choisis donc la vie, la lumière ! »
Il était dans la nuit, Samuel, déçu par l’attitude de Saül, ce roi qui n’a pas su s’accorder au cœur de Dieu. Il cherchait un autre roi pour Israël et Dieu l’avait envoyé dans la maison de Jessé. De ses ténèbres, il regardait Eliab, et il pensait que ce serait lui le Messie, le Oint du Seigneur : il en avait la prestance… mais Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais Dieu regarde le cœur ! Et c’est David qui sera roi selon le cœur de Dieu.
« Autrefois vous étiez ténèbres » rappelle l’apôtre Paul aux chrétiens d’Éphèse…. Mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur : conduisez-vous comme des enfants de lumière.
« Vivons en enfants de lumière » : c’est ce que chante l’Église en ces jours. Elle s’adresse à ceux qui cheminent vers le baptême (les catéchumènes, adultes, jeunes et enfants), mais elle le redit aussi aux baptisés de longue date que nous sommes. Parce que les « voyants » que nous sommes risquent fort de se retrouver « malvoyants », voire « aveugles » ; alors que ceux qui ne voyaient pas commencent à retrouver la vue !
Face au coronavirus, il y a aussi ceux qui voient et ceux qui ne veulent pas voir !
En fait personne ne l’a vu de ses yeux : seuls quelques scientifiques l’ont vu à l’aide de microscopes surpuissants. Alors il y a ceux qui croient qu’il existe vraiment et qu’il nous met en grand danger. Mais il y a aussi ceux qui refusent de croire, de voir le malheur de leurs frères, les risque de saturation de nos hôpitaux, la catastrophe économique qui se profile…
Jésus est venu pour créer l’homme à nouveau (c’est pourquoi il façonne de la boue, comme le Créateur a tiré Adam de la glaise. Et le signe de cette nouvelle création, c’est le bain du baptême « va te laver à la piscine de Siloé »
Si l’aveugle né est devenu « voyant », il est aussi devenu « croyant » : les évènements, les questions de ses interlocuteurs, le dialogue avec Jésus l’ont éveillé à la foi. En « cet homme Jésus », il reconnaît d’abord un prophète et, finalement, le « Fils de l’Homme ».
Nous aussi, les évènements du monde interrogent notre foi : ils peuvent la faire vaciller, comme un flamme fragile dans le vent… mais ils peuvent aussi la renforcer, l’approfondir.
La crise du coronavirus, la pandémie qui nous frappe interroge notre foi (est-ce Dieu qui l’a voulu ? Est-ce une punition?), notre espérance (dans ce monde seulement, ou dans la promesse de Dieu?), mais aussi notre charité (qu’as-tu fait de ton frère, qu’as-tu fait pour lui éviter de tomber malade?)
Pas plus que la cécité de l’aveugle de naissance, ce drame, cette crise ne vient pas de Dieu (peut-être de la folie aveugle des hommes?), mais elle est là « pour que les œuvres de Dieu se manifestent en nous ». Et comment l’œuvre de Dieu se manifestera-t-elle en nous ?
D’abord par l’amour que nous continuerons à vivre, à recevoir, à donner sans compter : à ceux qui sont proches, et à ceux qui sont loin (n’oublions pas nos partenaires d’Haïti pour lesquels devait se faire dans nos églises la première collecte du carême de partage!).
Ensuite par l’espérance que nous garderons chevillée au corps : tout cela n’est pas la fin, mais un passage, une Pâque qui peut nous mener vers un surcroît d’Humanité, de clairvoyance, de prévenance à l’égard de nos contemporains, mais aussi de notre maison commune (la terre).
Enfin par la foi : je ne sais pas où tu veux nous mener Seigneur… mais je garde confiance en toi, mon berger « il me mène vers les eaux tranquilles, il me conduit par le juste chemin » !
Jean-Pierre Leroy
Merci beaucoup pour cette éclairante méditation, stimulante et qui nous fait goûter l’amour de Dieu !
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