Celui que ton souffle a touché craindrait-il de prendre le large ?

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Nous sommes maintenant dans ce temps liturgique que l’on appelait « après la Pentecôte », mais que la réforme de Vatican II préfère nommer dimanches « ordinaires » ou « dans l’année ».  Cette subtilité de la liturgie catholique n’est pas vraiment essentielle pour comprendre le mystère chrétien, mais elle nous convie à jeter un regard particulier sur notre « quotidien », un temps où l’Esprit de Dieu donne du souffle à nos vies.

Lors des dimanches, depuis fin avril jusque fin mai, quelques dizaines d’enfants de nos communautés locales ont célébré avec leur famille et la communauté chrétienne des « fêtes de la foi » (première des communions ou profession de foi).   Il y aura aussi cette année une quarantaine de couples qui ont fêté ou fêteront leur mariage en passant par l’une de nos églises pour demander à Dieu de bénir leur union.
Tout cela nous réjouit : si nous constatons que nos communautés du dimanche se réduisent depuis des années comme peau de chagrin, la confiance des parents, l’enthousiasme des enfants, l’espérance des jeunes couples nous rappellent que le souffle de l’Esprit continue de toucher des cœurs, même en dehors de nos petits cercles d’habitués. Vraiment, l’Esprit de Pentecôte est à l’œuvre aujourd’hui !

De tout cela, je tire une première « pépite ». Il y a de multiples manières de vivre sa foi chrétienne. Cette grande diversité commence dans les écritures mêmes, à la source de notre foi. En effet, nous lisons quatre évangiles relativement différents : cela nous oblige à constater et même à apprécier une certaine forme de multiculturalité, même entre chrétiens, et même entre catholiques ! Aujourd’hui, cette diversité est un fait. Certains peuvent regretter un passé où tout semblait plus simple, plus unifié. Pourtant, prendre le large, aller aussi vers ces périphéries engendrées par la diversité, ce n’est pas une option, mais une nécessité pour vivre et annoncer l’Évangile aujourd’hui.

Une deuxième « pépite » : notre quotidien, parfois si répétitif, lassant… c’est aussi le lieu où l’Esprit Saint nous pousse et nous accompagne. On ne vit pas sa foi seulement lors des fêtes, mais d’abord dans le quotidien le plus ordinaire. C’est peut-être pour cela que le pain de nos eucharisties, le « Pain de Vie » est si ordinaire. Jésus, n’a pas choisi, lors de la dernière Cène, de rompre un gâteau de noces ou un dessert de communion : Dieu se rend présent à nos côtés dans le plus banal de nos existences… Il est avec nous tous les jours, comme il l’a promis !

Le voilier est sans doute un des signes les plus parlants de l’aventure : avancer au gré du vent.  Mais c’est tout un art, une science même : il ne suffit pas de se laisser porter par le vent.  « Être dans le vent, c’est une ambition de feuille morte » (M. Kundera).
Ma troisième « pépite », c’est celle-ci : par le baptême, nous sommes devenus déjà des « ressuscités-avec-le-Christ », nous sommes des vivants, et non des feuilles mortes !  Notre ambition n’est pas d’être dans le vent, mais de trouver notre souffle, de le laisser gonfler nos voiles pour avancer. Jésus nous a promis et envoyé son Souffle, s’il nous a touchés, n’ayons pas crainte de prendre le large.

Même lorsque le vent de la fête ou des vacances sera tombé, nous pourrons toujours avancer au large. Bel été à vous : laissez-vous toucher par le Souffle de Dieu.

Jean-Pierre Leroy, curé

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