Mercredi des cendres

(homélie à la messe des Cendres à Sprimont)

Que signifie d’entrer en Carême le jour de la Saint Valentin et pendant les Jeux olympiques d’hiver ?  Car au fond nous connaissons bien la signification des Cendres et du Carême, mais les trois circonstances qui « tombent ensemble » (c’est rare), est-ce sans signification ?

Commençons par la Saint Valentin.  Au delà de la fête commerciale, il s’agit de la fête des amoureux !  Or, quand on aime, on a envie de rencontrer l’autre, de faire attention à elle, à lui, passer du temps ensemble… partager un bon repas, lui offrir un cadeau… c’est ainsi, notamment, que nous exprimons notre amitié, notre amour.
Et si le Carême était le temps favorable pour faire attention à Dieu, partager avec lui le repas eucharistique, passer du temps avec lui dans la prière ?
N’oublions pas toutefois la mise en garde de Saint Jean : « celui qui dit aimer Dieu et n’aime pas son frère est un menteur ! »
Le carême ne nous ouvre pas à Dieu seulement : c’est dans notre relation aux autres que nous vérifions notre proximité avec le tout Autre !
Le carême est donc un moment favorable, le jour du Salut, un temps donné pour partager davantage avec notre communauté chrétienne, mais aussi avec les partenaires d’Entraide et Fraternité dans le tiers-monde.  Cette année, notre carême de partage est tourné vers le Kivu et le Burundi.

L’initiateur des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin, aurait dit « l’essentiel n’est pas de gagner mais de participer »… il semble que ce n’est pas correct !  Apparemment, la citation juste serait « l’important n’est pas le triomphe, mais le combat ».
Le carême est le temps du combat (il s’agit de le vivre de notre plein gré, personnellement et en communauté).
Nous sommes tous appelés à devenir saints, mais l’essentiel n’est pas le résultat, c’est le combat mené quotidiennement pour y parvenir !
Ne considérons pas trop vite ce combat contre un monde qui serait devenu plus hostile aux chrétiens que le « monde d’avant »… il s’agit d’abord d’un combat contre nous-mêmes, nos habitudes, nos convictions même, si elles nous ferment sur l’autre, sur Dieu.
« Nous vous le demandons au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu »
Vivre le sacrement du pardon ce n’est pas le but ultime de notre carême : le but ultime, c’est la proclamation de  la foi de notre baptême lors de la fête de Pâques; mais vivre le sacrement de la réconciliation avec Dieu, c’est un moyen pour combattre en nous ce qui nous empêche de revenir à Dieu de tout notre coeur.
Comme l’écrit le Pape François : « il ne s’agit pas de déchirer nos vêtements face au mal qui nous entoure, mais il s’agit de faire de la place dans notre vie pour tout le bien que nous pouvons faire, nous dépouiller de ce qui nous isole, nous enferme, nous paralyse ».

Les cendres que nous allons recevoir, c’est un curieux maquillage pour les Valentin(e)s, une curieuse protection solaire pour les athlètes des J.O.
Elles sont d’abord le signe de tout ce que nous voulons abandonner, « réduire en cendres » pour nous attacher davantage à Dieu, par amour, mais aussi pour nos ouvrir davantage aux autres, par amour, à la suite de Jésus.  Car le but de notre vie chrétienne, le but de notre combat c’est bien d’imiter Jésus, de le suivre.
Engageons-nous résolument dans ce combat : bon carême à tou(te)s !

© Jean-Pierre Leroy

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