Laudato si’
Ce 25 septembre, le pape François se rend au siège des Nations Unies à New York. Sûr qu’il y abordera les thèmes de sa dernière encyclique Laudato si’ publiée en juin dernier.
Le Pape considère la crise climatique que nous vivons comme une situation grave qui touche la maison commune de l’humanité : notre planète terre ! Elle touche injustement les plus pauvres, alors que les pays les plus riches sont probablement davantage responsables de ce drame annoncé !
Certes, les menaces de crise boursière et financière qui pèsent sur nos économies nous font peur. L’afflux actuel des migrants en inquiète plus d’un et suscite malheureusement de la méfiance là où faudrait surtout de la compassion.
Mais ces crises « ponctuelles » ne peuvent pas menacer aussi profondément l’humanité.
Cette humanité à qui Dieu lui-même a confié sa création s’est comportée souvent comme un gérant indigne. Ce dernier siècle, nos sociétés « civilisées » ont agi comme des voleurs cupides plutôt que des serviteurs respectueux de la terre qu’ils avaient en gérance…
Toutefois, comme l’écrit Jean-Pascal van Ypersele [1] que la crise [climatique] ait des racines humaines est une bonne nouvelle. Cela signifie en effet que les humains ont le pouvoir d’inverser le cours des choses. C’est ce à quoi le pape François appelle avec la force et la liberté de ton qui est la sienne.
Dans cette encyclique qui explicite la « morale sociale» de l’Église, le Pape nous pose une question centrale : Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? Le danger ne nous menace pas seulement, nous citoyens du 21e siècle, mais il hypothèque l’avenir et la vie même des générations futures !
Si nous vivons mal aujourd’hui l’afflux de réfugiés politiques (et parfois économiques), la crise sera bien plus grave lorsque des peuples entiers devront fuir des régions devenues inhabitables
Nos petits gestes du quotidien, singulièrement notre manière de consommer des biens, de l’énergie, et de gérer nos déchets, sont remis en question.
Accepterons-nous de vivre cette conversion ? Le pape nous convie à une vraie conversion du cœur : ne plus regarder la terre comme une ressource ou un terrain « de jeu ». Au contraire, nous émerveiller de cette « maison commune » reçue de nos parents et que empruntons à nos enfants !
Nous émerveiller… c’est ce que nous propose ce numéro d’Ekklesia.
- La vie consacrée qui fleurit toujours dans notre Église… quand une baptisée de chez nous s’engage au Carmel, quand les religeux(ses) présent(e)s dans notre Unité pastorale nous ouvrent leurs portes [2].
- Nous émerveiller également avec notre évêque, Jean-Pierre Delville, qui va découvrir notre doyenné, ses réalités religieuses, mais aussi sociales et économiques. Il nous écoutera, s’émerveillera avec nous de l’Évangile qui porte du fruit dans notre région… mais aussi relancera notre marche à la suite de Jésus, nous rassemblera pour nous envoyer à la Mission.
Bonne lecture et bel automne à vous tous !
Jean-Pierre Leroy,
curé-doyen
[1] Vice-président du GIEC, dans la préface de l’édition belge de l’encyclique
[2] Page 12
P.S. Cet article est paru dans le numéro d’automne d’Ekklesia, en guise d’éditorial.